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I RAGAZZI DEL CINEMA AMERICA

Bertolucci che fu un fan di queste proiezioni fino alla sua morte nello scorso autunno… e il 12 luglio sarà il turno di Mathieu Universitario, in trasferta a Roma, che dialogherà con lo scrittore Roberto Saviano… Sì, il “Cinema America” è diventato un vero fenomeno culturale, uno dei pochi da quando i populisti hanno il vento in poppa, e che va le cattive abitudini dei fan di proiezioni solitarie su Iphone o su computer.

? La nostra storia su L’Obs! ✍ LES «RAGAZZI» DU CINEMA AMERICA Tout commence par un vulgaire passage à tabac dans les ruelles plutôt chic du quartier du Trastevere à Rome. Nous sommes la nuit de dimanche à lundi et il est quatre heures du matin. Quatre jeunes gens se baladent encore alors que le jour va bientôt naitre. Ils arborent un tee shirt bordeaux sur lequel on peut lire en caractères jaunes « Cinema America ». Nos quatre, qui ont dans les vingt ans, croisent un groupe d’une dizaine d’agités, apparemment inclassables au départ, qui leur demandent : »Vous etes des antifascistes? ». «Oui, bien sur », répondent en chœur nos mousquetaires. Bien mal leur en prend, puisqu’ils seront aussitôt entourés, baillonnés, tabassés. Deux d’entre eux finiront aux urgences, l’un, David, sérieusement blessé au front, l’autre, Habib, avec le nez cassé. Puis le surlendemain c’est une jeune activiste de l’association qui est malmenée dans la nuit et projetée sur une bagnole. Elle aussi finira à l’hosto. Tel est le résultat d’une véritable explosion de violence de type fasciste dans un quartier qui vote à 60% pour la gauche aux élections municipales et législatives et où, de mémoire de Romain, aucune agression de ce genre n’avait été commise depuis au moins 70 ans. « Pourquoi cette brutalité soudaine? » se demande Sabrina Alfonsi, conseiller municipal du Parti démocrate dans le premier arrondissement. C’est Valerio Carocci, le leader du mouvement, qui nous expliquera l’aventure. Vingt-sept ans aujourd’hui, étudiant en Droit et en Sciences de la communication, il en avait vingt lorsque l’histoire a commencé. Sa silhouette longiligne hante désormais les places et les bistrots de ce quartier bobo de la capitale. Son commentaire à l’agression dont ont été victimes les quatre fans du Cinema America ? « C’est un acte grave, symptomatique du fait que notre expérience de cinéma populaire est vue comme un danger par ceux qui prétendent controler le territoire, à savoir les partis de la Ligue et de l’extrème-droite péninsulaire. Qui sont au pouvoir et qui ont été gratifiés de bons résultats aux élections européennes. Notre cinéma aux bras grands ouverts , qui mobilise de façon transversale, les gens de droite comme ceux de gauche, est vue par eux comme un danger: ils ont peur de perdre le contrôle des secteurs périphériques et populaires de la ville, surtout à Ostie et à Tor Sapienza, où nous avons nos succursales. Même si l’expérience est née au Trastevere ». En somme le tee shirt bordeaux agrémenté des deux mots « Cinema » et « America », est devenu au fil des ans un moyen de reconnaissance et un symbole. Un élément mobilisateur , que la puissante droite péninsulaire ne peut pas tolérer. Cette droite anti migrants et anti mélanges culturels. Car tels sont bien ses deux ennemis jurés. Mais comment est né ce « Cinema America » capable de provoquer la colère des fachos de la Ville éternelle? L’ association avait vu le jour pour sauver le cinéma de quartier du désastre, c’est-à-dire de la fermeture systématique des salles. Date de naissance: le 13 Novembre 2012 avec l’occupation d’une salle, justement, L’America, fermée depuis 15 ans dans la Via Natale Del Grande. L’idée était de lui éviter la démolition , ou la transformation en garage au cœur de ce quartier mi prolo mi intello. Et d’essayer de la rendre à sa destination première : les projections de films. Pour ce faire, quoi de mieux qu’un geste spectaculaire comme d’occuper la salle aux cadenas rouillés, et d’y projeter de vieilles pellicules pretées par des amis cinéphiles et dont personne ne réclamait les droits de projection? L’affaire marche très vite. La salle se remplit tous les soirs. Et ce, au moins jusqu’à l’aube du 3 Septembre 2014, lorsque presque deux ans après le début de l’aventure « America », les occupants cinéphiles, qui dorment sur des lits de camp, seront chassés par la police. Fin de l’occupation. Fin des projections gratuites. Mais personne ne s’estime battu pour autant : nos cinéphiles ne rendront pas les armes, en décidant de transférer sur une grande place toute proche, la Piazza San Cosimato, leur expérience de cinéphiles populo. En profitant des belles journées estivales romaines, et en choisissant d’inscrire dans la légalité leur expérience. Avant la fin Septembre 2014, l’Association « Cinema America » était donc constituée, elle payait la TVA, était inscrite à la Chambre de commerce avec un fond de départ de 15.000 euros récoltés par une quete publique. Une véritable petite entreprise sans but lucratif. Avec quarante « ragazzi », des étudiants, qui participent à l’aventure, et qui seront progressivement rémunérés trente euros nets par soirée. Trente euros déclarés au fisc. D’où viennent les financements et comment l’Association affronte t’elle les couts? Des financements de la région Latium et des associations de commerçants du quartier. Mais d’abord il faut signaler l’immense succès rencontré par le Cinema America auprès des metteurs en scène italiens. Depuis le début de cette saison 2019 ( 1ier Juin, 1ier Aout), Paolo Sorrentino, Matteo Garrone, Marco Bellocchio sont venus participer aux soirées. Chacune rassemblant un millier de personnes, assises pour moitié sur des chaises métalliques (généralement les anciens du quartier) et pour l’autre moitié directement sur les pavés, jambes croisées, avec un journal ou un chiffon isolants. Et une bouteille d’eau à portée de la main. Le succès est tel qu’un acteur comme Jeremy Irons est venu présenter lundi dernier « Le conformiste » de Bernardo Bertolucci. Bertolucci qui fut un fan de ces projections jusqu’à sa mort à l’automne dernier… Et le 12 juillet ce sera le tour de Mathieu Kassowitz , en déplacement à Rome, qui dialoguera avec l’écrivain Roberto Saviano… Oui, le « Cinema America » est devenu un vrai phénomène culturel, un des rares depuis que les populistes ont le vent en poupe, et qui va heurter les mauvaises habitudes des fans de projections solitaires sur iPhone ou sur computer. Un phénomène qui entend sauver une capacité de communication, un désir d’émotions collectives, qui n’appartiennent décidément pas au patrimoine de la droite. Certains se mettent même à rever : et si ce Valerio Carocci, si dynamique, si entreprenant et si tètu, devenait un jour le premier citoyen de cette capitale laissée aujourd’hui à l’abandon par le Movimento5Etoiles et quadrillée par les tenants de l’ordre à la Salvini? Oui les bobos romains se sont mis à rever.

? La nostra storia su L’Obs! ✍ LES «RAGAZZI» DU CINEMA AMERICA Tutto inizia con un volgare passaggio a tabacco nei vicoli piuttosto chic del quartiere di Trastevere a Roma. Siamo la notte di domenica a lunedì e sono le quattro del mattino. Quattro giovani sono ancora in giro mentre il giorno sta per nascere. Indossano una t shirt bordeaux su cui si può leggere in caratteri gialli ” Cinema America “. i nostri quattro, che hanno tra vent’anni, incrociano un gruppo di una decina di agitati, apparentemente classificare in partenza, che chiedono loro: ” voi Siete degli antifascisti? “. ” Sì, certo “, rispondono in coro i nostri moschettieri. Molto male li prende, visto che saranno immediatamente circondati, imbavagliati, pestati. Due di loro finiranno al pronto soccorso, uno, David, seriamente ferito alla fronte, l’altro, habib, con il naso rotto. Poi il dopodomani è una giovane attivista dell’associazione che viene strapazzata nella notte e proiettata su una macchina. Anche lei finirà in ospedale. Questo è il risultato di una vera e propria esplosione di violenza di tipo fascista in un quartiere che vota al 60 % per la sinistra alle elezioni comunali e legislative e dove, di memoria di romano, nessuna aggressione di questo genere era stata commessa da Meno 70 anni. ” perché questa brutalità improvvisa? ” si chiede Sabrina Alfonsi, consigliere comunale del Partito Democratico nel primo arrondissement. È Valerio Carocci, il leader del Movimento, che ci spiegherà l’avventura. Ventisette anni oggi, studente di diritto e di scienze della comunicazione, ne aveva venti quando la storia è iniziata. La sua silhouette longilinea ora perseguita i posti e le osterie di questo quartiere Bobo della capitale. Il suo commento all’aggressione di cui sono stati vittime i quattro fan del cinema America? ” è un atto grave, sintomatico del fatto che la nostra esperienza di cinema popolare è vista come un pericolo da chi pretende di controllare il territorio, vale a dire i partiti della Lega e dell’estrema destra peninsulare. Che sono al potere e che sono stati dal buoni risultati alle elezioni europee. Il nostro cinema alle braccia grandi aperte, che mobilita in modo trasversale, le persone di destra come quelle di sinistra, è vista da loro come un pericolo: hanno paura di perdere il controllo dei settori periferici e popolari della città, soprattutto ad Ostia e A Tor Sapienza, dove abbiamo le nostre filiali. Anche se l’esperienza è nata in trastevere “. in somma la t shirt bordeaux impreziosito dalle due parole ” cinema ” e ” America “, è diventato nel corso degli anni un mezzo di riconoscimento e un simbolo. Un elemento di mobilitazione, che la potente destra peninsulare non può tollerare. Questa destra anti migranti e anti miscele culturali. Perché questi sono i suoi due nemici giurati. Ma come è nato questo “Cinema America” in grado di provocare la rabbia dei fascistoni della città eterna? L’ Associazione aveva visto il giorno per salvare il cinema di quartiere del disastro, vale a dire della chiusura sistematica delle sale. Data di nascita: il 13 novembre 2012 con l’occupazione di una sala, appunto, l’America, chiusa da 15 anni in via Natale del grande. L’ idea era quella di evitare la demolizione, o la trasformazione in garage nel cuore di questo quartiere mi proletario mi. E cercare di renderla alla sua destinazione prima: le proiezioni dei film. Per fare questo, cosa c’è di meglio di un gesto spettacolare come occupare la sala con lucchetti arrugginiti, e proiettare vecchie pellicole pronte da amici cinefili e di cui nessuno pretendeva i diritti di proiezione? Il caso funziona molto in fretta. La sala si riempie ogni sera. E questo, almeno fino all’alba del 3 SETTEMBRE 2014, quando quasi due anni dopo l’inizio dell’avventura “America”, gli occupanti cinefili, che dormono sui letti di campo, saranno cacciati dalla polizia . Fine dell’occupazione. Fine delle proiezioni gratuite. Ma nessuno si ritiene battuto per tanto: i nostri cinefili non renderanno le armi, decidendo di trasferire in un grande posto vicino, piazza San Cosimato, la loro esperienza di cinefili populo. Godendo delle belle giornate estive romane, e scegliendo di iscrivere nella legalità la loro esperienza. Prima della fine di settembre 2014, l’associazione “Cinema America” era quindi costituita, pagava l’Iva, era iscritta alla camera di commercio con un fondo di partenza di 15.000 euro raccolti da una cerca pubblica. Una vera e propria piccola impresa senza scopo di lucro. Con quaranta “ragazzi”, studenti, che partecipano all’avventura, e che saranno progressivamente retribuiti trenta euro netti per serata. Euro dichiarati al fisco. Da dove vengono i finanziamenti e come l’associazione affronta te i costi? Finanziamenti della Regione Lazio e associazioni di commercianti del quartiere. Ma prima bisogna segnalare l’immenso successo incontrato dal cinema America presso i registi in scena italiani. Dall’inizio di questa stagione 2019 (1 i giugno, 1 i agosto), Paolo Sorrentino, Matteo Garrone, Marco Bellocchio sono venuti a partecipare alle serate. Ognuno raccoglie un migliaio di persone, sedute per metà su sedie metalliche (di solito gli antichi del quartiere) e per l’altra metà direttamente sul selciato, gambe incrociate, con un giornale o uno straccio isolante. E una bottiglia d’acqua a portata di mano. Il successo è tale che un attore come Jeremy andremo è venuto a presentare lunedì scorso “il conformista” di Bernardo Bertolucci.

Bertolucci che fu un fan di queste proiezioni fino alla sua morte nello scorso autunno… e il 12 luglio sarà il turno di Mathieu Universitario, in trasferta a Roma, che dialoguera con lo scrittore Roberto Saviano… Sì, il “Cinema America” è diventato un vero fenomeno culturale, uno dei pochi da quando i populisti hanno il vento in poppa, e che va le cattive abitudini dei fan di proiezioni solitarie su Iphone o su computer. Un fenomeno che sente salvare una capacità di comunicazione, un desiderio di emozioni collettive, che non appartengono decisamente al patrimonio della destra. Alcuni si mettono anche a sognare: e se questo Valerio Carocci, così dinamico, così intraprendente e così testardo, diventava un giorno il primo cittadino di questa capitale lasciata oggi all’abbandono dal movimento5etoiles e quadrettata dai sostenitori dell’ordine alla Salvini? Sì, la bua romani si è messa a sognare.

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